Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/217

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au-dessus de l’humanité. Mais ce qu’ont dit quelques historiens, que, de quatorze mille hommes qui restèrent sur le champ de bataille, Romulus en tua de sa main plus de la moitié, est une fable qu’il faut absolument rejeter. En effet, n’accuse-t-on pas les Messéniens d’une excessive vanité, pour avoir dit qu’Aristomène offrit trois fois le sacrifice de l’Hécatomphonie, parce qu’il avait tué trois cents Lacédémoniens en trois combats ? Romulus, ayant mis les Véiens en déroute, ne s’amusa pas à poursuivre les fuyards ; il marcha droit à Véies, dont les habitants, consternés d’un si grand échec, ne firent aucune résistance, et eurent recours aux prières. Ils obtinrent un traité de paix et d’alliance pour cent ans, à condition de livrer aux Romains une portion considérable de leur territoire, appelée Septempagium, et de leur céder les salines qu’ils avaient près du Tibre. Ils donnèrent pour otages cinquante de leurs principaux citoyens. Après cette victoire, Romulus triompha le jour des ides d’octobre. Il était suivi d’un grand nombre de prisonniers, et entre autres du général des Véiens, homme déjà vieux, et qui, dans cette occasion, ne s’était pas conduit avec la sagesse et l’expérience qu’on devait attendre de son âge. De là vient qu’encore aujourd’hui, dans les sacrifices 132 de