Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sont, pour prix de leurs vertus, changés d’hommes en héros, de héros en génies ; et, s’ils ont passé tous les jours de leur vie, comme ceux de l’initiation aux mystères, dans l’innocence et dans la sainteté, s’ils ont fui toutes les passions et tous les désirs d’une chair terrestre et mortelle, alors leurs âmes, élevées à la nature des dieux, non par un décret public, mais par la vérité même, et sur les motifs les plus justes, jouissent de la condition la plus belle et la plus heureuse.

137 XLI.. Le surnom de Quirinus donné à Romulus est, selon les uns, le même que celui de Mars. D’autres lui donnent la même origine qu’à celui de Quirites que portent les Romains. Suivant d’autres, enfin, les anciens nommaient quiris le fer d’une pique ou la pique même ; la statue de Junon, qu’on portait au bout d’une pique, était appelée Quiritis ; on donnait le nom de Mars à la pique consacrée dans le palais de Numa ; ceux qui s’étaient distingués dans les combats recevaient une pique pour prix de leur valeur. Romulus fut donc surnommé Quirinus, parce qu’il était un dieu guerrier, ou le dieu même des combats. On lui dédia un temple sur une des montagnes de Rome, qui, de son nom, fut appelée le mont Quirinal. Le jour auquel il disparut s’appelle la Fuite du