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VIE

n’a sur le compte de ce philosophe, dans ce qui nous reste de Plutarque, que des choses vagues et obscures. Il paraît seulement qu’Ammonius avait fait un long séjour à Athènes, et qu’il y jouissait d’une grande considération, puisqu’il y exerça jusqu’à trois fois la charge de préteur, la première de cette ville. On ne peut douter, d’après cela. qu’Ammonius n’eût reçu à Athènes le droit de bourgeoisie : sans cela il n’est pas vraisemblable que les Athéniens eussent conféré à un étranger, à un Égyptien, une charge de cette importance. Plutarque avait obtenu lui-même ce privilége, et était inscrit comme citoyen dans la tribu Léontide ; mais il ne dit pas si ce fut pendant qu’il y achevait ses études, ou dans quelqu’un des voyages qu’il y fit depuis son retour de Rome. On ne sait pas non plus si, avant que d’avoir pris à Athènes les leçons d’Ammonius, il ne l’avait pas eu déjà pour maître à Alexandrie. Ce qu’il nous apprend lui-même, c’est qu’il avait séjourné dans cette ville, alors célèbre par son goût pour les sciences et les arts. « À mon retour d’Alexandrie, dit-il, il n’y eut aucun de mes amis qui ne voulût me donner à manger. » Après une assertion si formelle, il est étonnant que M. Dacier assure que dans tout ce qui nous reste de Plutarque on ne trouve rien dont on puisse conjecturer qu il eût