Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
31
DE PLUTARQUE.

parties de la philosophie et de la littérature. Il paraît que ces dissertations ont été comme le premier fond des divers traités qu’il composa depuis, et qui forment la collection nombreuse de ses Œuvres morales. Parmi les Romains illustres qui fréquentaient ses leçons, et qui conçurent pour lui un attachement durable, on distingue Sossius Sénécion, qui fut quatre fois consul, celui à qui il a dédié les Vies des grands hommes ; et Arulenus Rusticus, homme d’une grande naissance et d’un mérite plus grand encore, que Domitien fit mourir par l’envie qu’il portait à sa vertu. Plutarque rapporte un trait qui prouve la considération que ce sénateur avait pour lui, et l’empressement avec lequel on écoutait ses leçons, « Un jour, dit-il, que je parlais en public à Rome, Rusticus était au nombre des auditeurs. Au mite lieu de la conférence, un soldat vint lui apte porter une lettre de l’empereur[1]. Il se fit à l’instant un grand silence, et moi-même je m’interrompis, afin de lui laisser lire ses dépêches ; mais il n’en voulut rien faire, et il n’ouvrit sa lettre que lorsque la leçon fut finie et les auditeurs retirés ; ce qui lui attira l’admiration de tout le monde. »

XII. On ne sait pas s’il fit un long séjour à

  1. Il y a apparence que c’est Vespasien.