Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
160
SOLON.


d’avance à quelques pêcheurs ce que retirerait de l’eau le filet qu’ils allaient y jeter. Quand on l’eut tiré, il s’y trouva un trépied d’or qu’Hélène, à ce qu’on prétend, pour obéir à un ancien oracle, avait jeté dans la mer, à son retour de Troie. Cet incident donna lieu à une vive dispute d’abord entre les pêcheurs et les étrangers, ensuite entre les deux villes, qui prirent parti dans la querelle, et étaient près d’en venir aux mains, lorsque la Pythie consultée leur ordonna de porter ce trépied au plus sage. On l’envoya d’abord à Thalès, et ceux de Cos cédèrent sans peine à un seul particulier ce qu’ils allaient disputer par les armes à tous les Milésiens ensemble. Thalès le renvoya à Bias, qui, disait-il, était plus sage que lui ; Bias, avec la même modestie, le fit passer à un autre: et après avoir été envoyé successivement à tous les sept, il revint une seconde fois à Thalès ; enfin il fut porté à Thèbes, et consacré à Apollon Isménien (5). Théophraste dit qu’on l’envoya d’abord à Bias, qui demeurait à Priène : que Bias le fit porter à Thalès ; qu’après avoir été envoyé alternativement à tous les sages, il revint à Bias, et qu’enfin il fut porté à Delphes. Telle est la tradition la plus commune sur ce fait ; seulement quelques auteurs disent que ce n’était pas un trépied, mais un vase que Crésus envoyait à Delphes ; suivant