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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/425

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SOLON.


d’apparitions de spectres et de fantômes. Les devins déclarèrent aussi que l’état des victimes qu’ils avaient offertes annonçait des crimes et des profanations qu’il fallait expier. On fit donc venir de Crète Épiménide le Phestien, qui est mis au nombre des sept sages par ceux qui n’y comptent pas Périandre. Il passait pour un homme chéri des dieux, doué d’une grande sagesse, fort instruit des choses divines, surtout versé dans la science des inspirations et dans la connaissance des mystères ; on l’appelait, même de son vivant, le nouveau Curète, le fils de la nymphe Balté (11). Dès qu’il fut arrivé à Athènes, il s’y lia d’amitié avec Solon, l’aida à rédiger ses lois, et lui fraya la route pour disposer les Athéniens à les recevoir, en les accoutumant à moins de dépense dans leur culte religieux et à plus de modération dans leur deuil. Il leur apprit d’abord à faire, pour leurs funérailles, certains sacrifices qu’il substitua aux pratiques superstitieuses, aux coutumes dures et barbares, auxquelles la plupart des femmes étaient auparavant fort attachées. Mais ce qui était plus important, il fit un grand nombre d’expiations et de sacrifices ; il fonda plusieurs temples ; et, par ces différentes cérémonies, il purifia entièrement la ville, en bannit l’impiété et l’injustice, et la rendit plus soumise, plus disposée à l’union et à la paix.