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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/431

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SOLON.


comme il le disait lui-même, la force et la Justice. On lui demanda quelque temps après s’il avait donné aux Athéniens les lois les meilleures. « Oui, répondit-il, les meilleures qu’ils pussent recevoir. » Des écrivains modernes disent que les Athéniens ont coutume d’adoucir la dureté de certaines choses, en les exprimant par des termes doux et honnêtes : par exemple ils appellent les courtisanes, des amies ; les impôts, des contributions ; les garnisons, des gardes de villes ; les prisons, des maisons. Cet adoucissement fut, à ce qu’il paraît, une invention de Solon, qui donna le nom de décharge à l’abolition des dettes.

XX. Sa première ordonnance portait que toutes les dettes qui subsistaient seraient abolies, et qu’à l’avenir les engagemens pécuniaires ne seraient plus soumis à la contrainte par corps. Cependant quelques auteurs, entre autres Androtion(14), ont dit que Solon n’abolit pas les dettes ; qu’il en réduisit seulement les intérêts ; et que les pauvres, satisfaits de ce soulagement, donnèrent eux-mêmes le nom de décharge à cette loi pleine d’humanité. Elle comprenait aussi l’augmentation des mesures et de la valeur des monnaies. La mine ne valait que 75 drachmes ; elle fut portée à cent ; de manière que ceux qui devaient des sommes considérables, en donnant une valeur égale en