qui, dans le dessein de changer la forme du gouvernement, s’était mis à la tête du parti populaire, s’en ouvrit d’abord à Valérius, qui le seconda de tout son pouvoir, et contribua beaucoup à chasser les tyrans. Tant qu’on put croire que les Romains nommeraient un seul général à la place d’un roi, Valérius ne fit aucune démarche, persuadé que le commandement appartenait à Brutus, comme au premier auteur de la liberté. Mais quand le peuple, à qui le nom de monarque était devenu odieux, parut vouloir préférer une autorité partagée, qu’il demandait même qu’on nommât deux consuls, Valérius espéra qu’il serait associé à Brutus ; il se trompa cependant, et Brutus, contre son propre gré, au lieu de Valérius, eut pour collègue Tarquinius Collatinus, mari de Lucrèce. Ce n’est pas que ce dernier eût plus de mérite que Valérius ; mais les principaux de la ville, craignant les Tarquins, qui, malgré leur éloignement, mettaient tout en oeuvre pour adoucir et regagner le peuple, voulurent avoir pour chef l’ennemi le plus implacable des rois, celui qui paraissait ne devoir jamais se laisser fléchir.
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Valérius, indigné qu’on ne le crût pas capable de tout faire pour sa patrie, parce qu’il n’avait éprouvé de la part des tyrans aucune injure personnelle, se retira du sénat,