Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/482

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opposition, et trouve les lettres dans la chambre des ambassadeurs. Il était encore dans la maison, lorsque les Aquilius, qu’on avait avertis, accoururent avec précipitation, et, l’ayant rencontré comme il sortait, s’efforcent de lui arracher ces lettres. Valérius et sa troupe opposent une vigoureuse défense ; et étant venus à bout de leur entortiller leurs robes autour du cou, ils les entraînent malgré leur résistance ; tour à tour poussant et repoussés, ils arrivent enfin avec beaucoup de peine à la place publique. Marcus Valérius n’avait pas été moins heureux au palais du roi ; il s’était emparé d’autres lettres qu’on emportait parmi des effets emballés, et il traîna pareillement à la place tous les domestiques du roi qu’il avait pu arrêter.

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Quand les consuls eurent apaisé le tumulte, Valérius fit amener de sa maison Vindicius, et l’accusation fut intentée. On lut publiquement les lettres, et aucun des conjurés n’osa parler pour sa défense. Toute l’assemblée, les yeux baissés, gardait un profond silence ; quelques personnes seulement, par égard pour Brutus, opinèrent à l’exil. Les larmes de Collatinus et le silence de Valérius faisaient espérer qu’on pencherait vers la douceur, lorsque Brutus, appelant ses deux fils par leur nom : « Vous, Titus, et vous, Valérius, leur dit-il,