Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/484

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dont cette action a été suivie, que de douter par faiblesse de sa vertu. Car les Romains sont persuadés que Romulus eut moins à faire pour fonder Rome que Brutus pour établir la république.

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Après qu’il se fut retiré, l’étonnement et l’horreur tinrent longtemps l’assemblée dans un morne silence. Mais les Aquilius, encouragés par la mollesse et la lenteur de Collatinus, demandèrent du temps pour préparer leur défense, et prétendirent qu’on devait leur livrer Vindicius, qui, étant leur esclave, ne devait pas être au pouvoir de leurs accusateurs. Collatinus se prêtait à leur demande, lorsque Valérius déclara qu’il ne rendrait pas Vindicius, qui était gardé par les gens de sa suite, et qu’il ne souffrirait pas que le peuple, en se retirant, laissât échapper des traîtres. Il met lui-même la main sur eux, et appelant Brutus à haute voix, il s’écrie que Collatinus en agit indignement ; qu’après avoir mis son collègue dans la nécessité d’immoler ses propres enfants, il veut, pour complaire à des femmes, sauver des conjurés et des ennemis de la patrie. Collatinus, lassé de cette résistance, ordonne aux licteurs d’aller se saisir de Vindicius. Les licteurs écartent la foule, mettent la main sur