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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/489

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lorsqu’un bois sacré qui en était voisin fut, dit-on, tout à coup agité, et il en sortit une voix qui dit clairement que les Toscans avaient perdu un homme de plus que les Romains. C’était sans doute la voix d’une divinité, car à peine eut-elle été entendue, que les Romains, reprenant courage, firent retentir leur camp de cris de joie ; tandis que les Toscans, saisis de frayeur et de trouble, abandonnèrent leurs retranchements et prirent la fuite. Les Romains s’emparèrent de leur camp, qu’ils mirent au pillage, et où ils firent cinq mille prisonniers. Ils comptèrent ensuite les morts : il s’en trouva onze mille trois cents du côté des Toscans, et un de moins du côté des Romains. On dit que cette bataille fut donnée la veille des calendes de Mars. Valérius obtint les honneurs du triomphe, et fut le premier des consuls qui entra dans Rome sur un char tiré par quatre chevaux. Cette pompe parut grande et majestueuse au peuple romain, et n’attira pas à Valérius, comme quelques auteurs l’ont avance, l’envie et le mécontentement des citoyens. Si cela eût été, cet honneur n’aurait pas excité depuis une si vive émulation, et l’usage ne s’en serait pas maintenu si longtemps.

On sut gré à Valérius des honneurs qu’il rendit à son collègue avant et après ses obsèques. Il prononça son oraison funèbre ; et cette action fut