Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/508

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s’ouvraient en dedans, les siennes s’ouvraient sur la rue, distinction qui semblait marquer que, toutes les fois qu’il ouvrait sa porte, il prenait quelque chose sur la voie publique. On dit qu’anciennement en Grèce toutes les maisons s’ouvraient ainsi ; et on le conjecture des comédies de ce temps-là, où ceux qui veulent sortir frappent en dedans à la porte, afin que les passants ou les personnes qui pourraient être arrêtées devant la maison, avertis par le bruit, s’éloignent pour n’être pas heurtés.

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L’année suivante, Publicola fut nommé consul pour la quatrième fois : car les Sabins, unis avec les Latins, se préparaient à une nouvelle guerre. D’ailleurs une frayeur superstitieuse avait saisi tous les esprits ; les femmes enceintes ne mettaient au monde que des enfants mal conformés, et pas un ne venait à terme. Publicola, ayant consulté les livres sibyllins, fit des sacrifices pour apaiser Pluton, rétablit certains jeux anciennement institués sur un oracle d’Apollon ; et, après avoir ramené la joie dans tous les coeurs par la confiance qu’il sut inspirer en la protection des dieux, il s’occupa des dangers dont la ville était menacée du côté des hommes : car il se formait des ligues, et l’on faisait des préparatifs considérables de guerre contre les Romains.

Il y avait alors parmi les Sabins un