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DE PLUTARQUE.

plus intéressant s’il y eût recherché en physicien la nature du principe qui fait agir les animaux, et qu’il l’eût comparé avec les effets que produit cette cause intérieure et inconnue de leurs actions ; mais, après avoir dit peu de choses sur ce sujet, il se borne à examiner quels animaux sont les plus industrieux, de ceux qui vivent sur la terre ou de ceux qui peuplent les eaux. La cause des uns et des autres est plaidée contradictoirement, et l’arbitre choisi pour prononcer laisse le procès indécis. Les preuves apportées par les deux défenseurs ne sont guère que des observations sur la finesse et les ruses des animaux, avec une foule de petits contes, dont quelques-uns doivent passer pour apocryphes. Dans le Traité suivant, qui roule sur la même matière, il veut prouver que les bêtes ont l’usage de la raison. lia donné à celui-ci une forme plus piquante, quoique un peu exagérée ; il a mis en scène, d’un côté Ulysse, le plus prudent des héros grecs, et de l’autre un de ses compagnons que les poisons de Circé avaient changés en bêtes. Il a choisi celui qui avait été métamorphosé en pourceau, pour rendre le contraste plus frappant, et il lui fait faire des raisonnemens très philosophiques sur la nature des passions qui déshonorent l’espèce humaine.