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VIE

au sujet. Malgré cela, le dialogue est en général d’un grand intérêt, et par l’importance du sujet, et par la variété des objets qui y sont discutés. Le plus considérable de ses ouvrages de mythologie, et un des plus curieux de tous ceux que ce philosophe a composes, c’est son Traité d’Isis et d’Osiris, dans lequel il se propose d’expliquer la fable égyptienne de ces deux divinités, et de faire connaître les opinions différentes des anciens sur ce sujet. Il n’a rien négligé pour s’instruire de tout ce qui pouvait jeter du jour sur une matière obscure et peu connue. Il a consulté tous les monumens ; il a porté même ses recherches plus loin que l’Égypte : il a puisé dans la doctrine des autres peuples orientaux des objets de comparaison qui donnent plus de poids à ses explications. Il les rapporte toutes à cette opinion, des deux principes du bien et du mal, répandue dans l’Orient et adoptée par les Grecs ; système favori de Plutarque, et qu’a aient introduit dans les écoles des philosophes la vue des désordres physiques et moraux qui troublent l’harmonie de l’univers, et la crainte que Dieu ne parût être l’auteur du mal. Ce Traité est le monument le plus précieux et le plus complet que l’antiquité nous ait transmis sur cette matière.