Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/103

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grossit beaucoup le nombre de ses partisans ; on s’y rendait en foule de Rome, et il donnait libéralement ce que chacun lui demandait : il les renvoya tous, ou comblés de présents, ou pleins d’espérance. Dans tout le cours de cette guerre, Pompée ne se douta même pas que tour à tour César domptait les ennemis avec les armes des Romains, et qu’il gagnait les Romains avec l’argent des ennemis. Cependant César ayant appris que les belges, les plus puissants des Gaulois, et qui occupent la troisième partie de la Gaule, s’étaient soulevés, et avaient mis sur pied une armée nombreuse, y courut en diligence, tomba sur eux pendant qu’ils ravageaient les terres des alliés de Rome, défit tous ceux qui s’étaient réunis, et qui se défendirent lâchement ; il en tua un si grand nombre que les Romains passaient les rivières et les étangs sur les corps morts dont ils étaient remplis. Cette défaite effraya tellement les peuples qui habitaient les bords de l’Océan qu’ils se rendirent sans combat.

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Après cette victoire, il marcha contre les Nerviens, les plus sauvages et les plus belliqueux des Belges ; ils habitaient un pays couvert d’épaisses forêts, au fond desquelles ils avaient retiré, le plus loin qu’ils avaient pu de l’ennemi, leurs femmes, leurs enfants, et leurs