Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

beauté de leurs armes, du bon état de leurs chevaux, de leur bonne mine et de leur nombre (car ils étaient sept mille, contre mille que César en avait), ils se tenaient assurés de la victoire. Leur infanterie, supérieure aussi en nombre, était de quarante-cinq mille hommes, et celle des ennemis ne se montait qu’à vingt-deux mille ; mais César, ayant assemblé ses soldats, leur dit que Cornificius, qui n’était pas éloigné, lui amenait deux légions ; que Calénus avait autour de Mégare et d’Athènes quinze autres cohortes ; et il leur demanda s’ils voulaient attendre ces renforts, ou hasarder seul la bataille. Ils le conjurèrent tous de ne pas attendre ; mais plutôt d’imaginer quelque stratagème, pour attirer tout de suite l’ennemi au combat.

50

Il fit un sacrifice pour purifier son armée ; et après l’immolation de la première victime, le devin lui annonça que dans trois jours il en viendrait aux mains avec les ennemis. César lui demanda s’il voyait dans les entrailles quelque signe d’un succès favorable : « Vous répondrez à cette question mieux que moi, lui dit le devin ; les dieux me font voir un grand changement, une révolution générale de l’état actuel des choses, à une situation toute contraire : si donc vous croyez être bien maintenant, tendez-vous à un état fâcheux ; si vous