Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/175

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la plus entière servitude, et de l’autre la tyrannie la plus absolue ? Si toutefois, ajouta-t-il, vous croyez devoir éviter ce jour comme malheureux pour vous, il convient au moins que vous alliez en personne au sénat, pour lui déclarer vous-même que vous remettez l’assemblée à un autre jour. En achevant ces mots, il le prend par la main et le fait sortir. Il avait à peine passé le seuil de sa porte, qu’un esclave étranger qui voulait absolument lui parler n’ayant pu l’approcher, à cause de la foule qui l’environnait, alla se jeter dans sa maison, et se remit entre les mains de Calpurnia, en la priant de le garder jusqu’au retour de César, à qui il avait des choses importantes à communiquer. Artémidore de Cnide, qui enseignait à Rome les lettres grecques, qui voyait habituellement des complices de Brutus, et savait une partie de la conjuration, vint pour remettre à César un écrit qui contenait les différents avis qu’il voulait lui donner ; mais voyant que César, à mesure qu’il recevait quelques papiers, les remettait aux officiers qui l’entouraient, il s’approcha le plus près qu’il lui fut possible, et en présentant son écrit : « César, dit-il, lisez ce papier seul et promptement ; il contient des choses importantes, qui vous intéressent personnellement. » César l’ayant pris de sa