Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/73

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parmi les orateurs de Rome ; et il aurait eu le premier, s’il n’eût pas renoncé aux exercices du barreau, pour acquérir, par les talents militaires, la supériorité du pouvoir. Détourné par d’autres soins, il ne put parvenir, dans l’éloquence, à la perfection pour laquelle la nature l’avait fait ; il se livra uniquement au métier des armes et aux affaires politiques, qui le conduisirent enfin à la suprême puissance. Aussi, dans la réponse qu’il fit longtemps après l’éloge que Cicéron avait fait de Caton, il prie les lecteurs de ne pas comparer le style d’un homme de guerre avec celui d’un excellent orateur, qui s’occupait à loisir de ces sortes d’études. De retour à Rome, il accusa Dolabella de concussions dans le gouvernement de sa province, et trouva dans les villes de la Grèce un grand nombre de témoins qui déposèrent contre l’accusé. Cependant Dolabella fut absous ; et César, pour reconnaître la bonne volonté des Grecs, plaida contre Antoine, qu’ils accusaient de malversations, devant Marcus Lucullus, préteur de la Macédoine. Il parla avec tant d’éloquence qu’Antoine, qui craignit d’être condamné, en appela aux tribuns du peuple, sous prétexte qu’il ne pourrait obtenir justice contre les Grecs dans la Grèce même.

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À Rome, les grâces de son éloquence brillèrent