Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et pour voir si, assez apprivoisé par les fêtes publiques qu’il lui avait données avec tant d’ostentation, il lui laisserait jouer de pareils jeux, et entreprendre des nouveautés si téméraires. Les partisans de Marius, de leur côté, enhardis par son audace, se rassemblèrent en très grand nombre et remplirent le Capitole du bruit de leurs applaudissements : plusieurs même d’entre eux, en voyant la figure de Marius, versaient des larmes de joie ; ils élevaient César jusqu’aux nues, et disaient qu’il était seul digne de la parenté de Marius. Le Sénat s’étant assemblé, Catulus Lutiatus, le plus estimé de tous les Romains de son temps, se leva, et parlant avec force contre César, il dit cette parole, si souvent répétée depuis : Que César n’attaquait plus la république par des mines secrètes, et qu’il dressait ouvertement contre elle toutes ses batteries. Mais César s’étant justifié auprès du sénat, ses admirateurs en conçurent de plus hautes espérances ; ils l’encouragèrent à conserver toute sa grandeur d’âme, et à ne plier devant personne, en l’assurant que, soutenu de la faveur du peuple, il l’emporterait sur tous ses rivaux et aurait un jour le premier rang dans Rome.

7

La mort de Métellus ayant laissé vacante la place de grand-pontife, ce sacerdoce fut