Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/88

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peuples, et s’avança jusqu’à la mer extérieure, en subjuguant des nations qui n’avaient jamais été soumises aux Romains. À la gloire des succès militaires il ajouta celle d’une sage administration pendant la paix ; il rétablit la concorde dans les villes et s’appliqua surtout à terminer les différends qui s’élevaient chaque jour entre les créanciers et les débiteurs. Il ordonna que les premiers rendraient, tous les ans, les deux tiers des revenus des débiteurs, et que ceux-ci auraient l’autre tiers jusqu’à l’entier acquittement de la dette. La sagesse de ce règlement lui fit beaucoup d’honneur ; il quitta son gouvernement, après s’y être enrichi, et avoir procuré des gains considérables à ses soldats, qui, avant son départ, le saluèrent du titre d’impérator.

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Les Romains qui demandaient l’honneur du triomphe étaient obligés de demeurer hors de la ville ; et pour briguer le consulat, il allait être dans Rome. César, arrêté par ces lois contraires, car on était à la veille des comices consulaires, envoya demander au sénat la permission de solliciter le consulat par ses amis, en restant hors de la ville. Caton, armé de la loi, combattit vivement la prétention de César ; mais voyant qu’il avait mis plusieurs sénateurs dans ses intérêts, il chercha à gagner