Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/60

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dans le sénat, d'une voix très forte et très claire. «Il ne faut pas s'en étonner, dit Cicéron, il est de ceux qui ont été crieurs publics. » Faustus, fils de Sylla, de celui qui avait usurpé à Rome l'autorité souveraine, et fait périr un si grand nombre de citoyens, ayant dissipé la plus grande partie de sa fortune, et se trouvant accablé de dettes, fit afficher une cession de tous ses biens à ses créanciers. «J'aime bien mieux ses affiches, dit Cicéron, que celles de son père. »

XXVIII. Cette habitude de railler le rendit odieux à bien des gens, et souleva surtout contre lui Clodius et ses partisans. Je vais dire à quelle occasion.

Clodius, jeune Romain d'une grande naissance, mais insolent et audacieux, aimait Pompéia, femme de César : déguisé en musicienne, il se glissa secrètement dans la maison de César, le jour que les femmes romaines y célébraient un sacrifice mystérieux, interdit à tous les hommes. Il n'en était pas resté un seul dans cette maison ; mais Clodius, si jeune encore qu'il n'avait pas de barbe au menton, espéra qu'il pourrait se glisser, parmi les autres femmes, dans l'appartement de Pompéia, sans être reconnu. Entré de nuit dans une maison très vaste, il s'égara, et il errait de côté et d'autre, lorsqu'il fut rencontré par une des femmes d'Aurélia,