Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/199

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envoya Hérostrate en Macédoine, pour attirer à son parti les commandants des troupes de cette province ; il fit venir auprès de lui les jeunes Romains qui faisaient leurs études à Athènes, entre lesquels était le fils de Cicéron, à qui Brutus donne les plus grands éloges : il dit de lui qu'endormi comme éveillé, il conservait toujours un grand courage, et une haine décidée contre les tyrans. Lorsqu'il eut commencé à se mettre ouvertement à la tête des affaires, il apprend que des vaisseaux romains, qui venaient d'Asie chargés de richesses, étaient commandés par un homme honnête, avec lequel il était fort lié, il va au-devant de lui, et l'ayant rencontré près de Caryste[10], le détermine à lui livrer ses vaisseaux : ce jour même il lui donne à souper, et le traite avec magnificence ; c'était par hasard le jour anniversaire de la naissance de Brutus. Lorsqu'on eut commencé à boire, on fit des libations pour la victoire de Brutus et pour la liberté des Romains. Brutus, voulant encourager ses convives, demande une plus grande coupe, et, la tenant dans sa main, prononce ce vers