Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/242

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pas une longue résistance, et fut la première à prendre la fuite. Les ennemis, après l'avoir mise en déroute, revinrent sur l'aile victorieuse, et enveloppèrent Brutus, qui, dans un danger si pressant, fit de la tête et de la main tous les devoirs d'un grand général et d'un brave soldat, et mit tout en ouvre pour s'assurer la victoire. Mais ce qui la lui avait donnée à la première bataille la lui fit perdre à la seconde. Dans l'action précédente, tous les ennemis qui furent vaincus restèrent morts sur la place ; dans celle-ci, où les troupes de Cassius prirent d'abord la fuite, il n'en périt qu'un très petit nombre, et ceux qui se sauvèrent, effrayés encore de leur première défaite, remplirent de trouble et de découragement le reste de l'armée. Ce fut là que le fils de Caton fut tué, en faisant des prodiges de valeur, au milieu des plus braves de la jeunesse romaine : accablé de fatigue, il ne voulut ni fuir, ni reculer ; combattant toujours avec le même courage, disant tout haut son nom et celui de son père, il tomba sur un monceau de morts ennemis. Les plus braves de l'armée se firent tuer en défendant Brutus.

50. Ce général avait dans son armée un de ses amis, nommé Lucilius, homme plein de courage, qui, voyant quelques cavaliers barbares laisser tous les autres fuyards pour ne