Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/470

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pieds de Spurina, le conjurèrent de faire usage de leurs bras, de leur commander tout ce qu'il voudrait, lui protestant qu'ils supporteraient tous les travaux et braveraient tous les périls.

Les Vitelliens donnèrent un rude assaut à la ville, et mirent en usage toutes leurs batteries ; mais les troupes de Spurina ayant eu l'avantage sur eux, les repoussant, en firent un grand carnage, et conservèrent une des plus célèbres et des plus florissantes villes d'Italie. Les généraux d'Othon étaient d'un accès plus doux et plus facile aux villes et aux particuliers que ceux de Vitellius. Cécina, l'un de ces derniers, n'était rien moins que populaire et dans son ton et dans ses manières. Il avait une figure étrange et hideuse, avec un corps énorme : habillé à la gauloise, il portait des braies et des saies à longues manches ; c'était dans ce costume qu'il parlait aux enseignes et aux officiers romains. Il avait toujours auprès de lui sa femme, à cheval, superbement parée, et escortée d'une troupe de cavaliers d'élite tirés de toutes les compagnies. Fabius Valens, l'autre général, était d'une avarice insatiable, que ni le pillage des ennemis, ni les concussions, ni les vols, ni les exactions sur les alliés, ne pouvaient assouvir ; on croit même que cette avarice, en retardant sa marche, l'empêcha de se