Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/478

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Cécina, averti de leur approche, en est tellement troublé, qu'abandonnant à l'heure même et le travail du pont et la rivière, il rentre dans son camp, où il trouve la plus grande partie des soldats qui, déjà armés, avaient reçu de Valens le mot de la bataille. Pendant que les légions achèvent de se ranger, on détache la cavalerie, pour commencer les escarmouches.

12. Tout à coup, je ne sais sur quel fondement, le bruit courut, dans les premiers rangs de l'armée d'Othon, que les généraux de Vitellius passaient dans leur parti. Lors donc que les deux armées furent proches, ceux d'Othon saluèrent les autres avec amitié en les traitant de compagnons ; mais les Vitelliens, loin de recevoir ce salut avec douceur, y répondirent d'un ton de colère et de fureur qui n'annonçait que la volonté de combattre. Les autres, déconcertés de leur méprise, perdirent courage, et furent soupçonnés de trahison par les Vitelliens : aussi, troublés dès la première charge, ne firent-ils rien avec ordre. Les bêtes de somme, qui se trouvaient mêlées avec les combattants, mettaient la confusion dans les rangs ; d'ailleurs, le champ de bataille étant coupé de fossés et de ravins, ils étaient obligés de prendre des détours pour les éviter,