Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/105

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grand nombre se sauva dans Rome. Ceux de l’aile gauche qui purent s’échapper quand les Gaulois furent las de carnage, s’enfuirent à Véies pendant la nuit ; ne doutant pas que Rome ne fût perdue, et tous ses habitants passés au fil de l’épée.

[19] Cette bataille fut donnée vers le solstice d’été et dans la pleine lune, le même jour que trois cents Romains, tous de la famille des Fabius, avaient été, longtemps auparavant, défaits et tués par les Toscans. Mais c’est ce dernier désastre qui a été appelé la journée d’Allia, du nom du fleuve près duquel il eut lieu. XXIII. J’ai examiné ailleurs s’il y a des jours qui soient naturellement malheureux ; ou si Héraclite a blâmé avec raison Hésiode d’avoir admis des jours heureux et des jours malheureux, et de n’avoir pas su que la nature en est constamment la même. Mais peut-être qu’il ne sera pas étranger à mon sujet d’en rapporter quelques exemples. Les Béotiens mettent au nombre de leurs jours heureux le 5 du mois Hippodromion, appelé par les Athéniens Hécatombéon. Ils ont remporté ce jour-là deux victoires célèbres, qui donnèrent la liberté à la Grèce ; celle de Leuctres, et, plus de deux cents ans auparavant, celle de Géraste,