Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/140

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Il fut donc obligé de prendre, avec Lucius Furius, un de ses collègues, le commandement des troupes, et de les mener à l’ennemi, Les Prénestins et les Volsques ravageaient, avec une armée nombreuse, les terres des alliés des Romains ; Camille se mit en marche, et alla camper fort près des ennemis. Son intention était de traîner l’affaire en longueur, afin que, s’il fallait en venir à une bataille, il eût le temps de se rétablir et d’être en état de combattre ; mais Lucius son collègue, emporté par le désir de la gloire, brûlait d’impatience d’en venir aux mains, et communiquait la même ardeur aux capitaines et aux centurions. Camille, qui craignait qu’on ne le soupçonnât d’avoir envié à ces jeunes officiers une occasion de se distinguer et d’acquérir de la gloire, permit à Lucius, quoiqu’à regret, de livrer bataille ; pour lui, retenu par sa maladie, il resta dans le camp avec quelques troupes. L. Lucius, qui chargea témérairement les ennemis, fut bientôt repoussé. Camille, voyant les Romains prendre la fuite, ne peut se contenir ; et, avec ce qu’il avait de troupes, il court au-devant des fuyards à la porte du camp, passe au travers d’eux, et tombe sur les ennemis qui les poursuivaient. Alors ceux des Romains qui étaient déjà rentrés dans le camp reviennent sur leurs pas pour suivre Camille ; tandis que