Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/340

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être la mauvaise foi dont il usa pour satisfaire son ambition, donna lieu à des propos fâcheux contre lui. Un Athénien, nommé Diomède, homme de bien et ami d’Alcibiade, désirait passionnément de remporter le prix aux jeux olympiques : ayant appris que les Argiens avaient un très beau char qui appartenait au public, et sachant tout le crédit et le grand nombre d’amis qu’Alcibiade avait à Argos, il le pria de lui acheter ce char. Alcibiade l’acheta pour lui-même, sans se mettre en peine de Diomède qui en fut très offensé, et qui prit les dieux et les hommes à témoins de cette perfidie. Il paraît que l’affaire fut portée en justice ; car nous avons un discours d’Isocrate sur ce char, pour le fils d’Alcibiade ; il est vrai que la partie adverse est nommée Tisias, et non pas Diomède.

XIII. Dès qu’Alcibiade fut entré dans la carrière de l’administration, quoique encore très jeune, il eut bientôt effacé tous les autres orateurs. Deux seulement purent soutenir la concurrence : Phéax, fils d’Érasistrate, et Nicias, fils de Nicératus. Celui-ci était déjà vieux, et passait pour un des meilleurs généraux d’Athènes. Phéax commençait, comme Alcibiade, à s’élever dans la république. Issu de parents illustres par leur naissance, il était inférieur à son rival sous plusieurs rapports, et surtout du côté