Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/343

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Lacédémoniens une liaison d’hospitalité, et qu’il eût eu le plus grand soin des Spartiates que les Athéniens avaient pris à Pylos, cependant les Lacédémoniens, qui devaient surtout à Nicias la paix et la liberté de leurs prisonniers, lui témoignaient beaucoup plus d’affection qu’à Alcibiade ; et l’on disait parmi les Grecs que Périclès avait allumé la guerre, et que Nicias l’avait éteinte ; la plupart même appelaient cette paix la paix de Nicias. Alcibiade, qui voyait avec autant de chagrin que d’envie ce succès de son rival, résolut de rompre le traité. D’abord ayant su que les Argiens, qui haïssaient et craignaient les Spartiates, cherchaient à s’en séparer, il leur donna secrètement l’espérance d’être soutenus par les Athéniens ; et, soit par lui-même, soit par des émissaires, il encourageait sous main les principaux d’entre le peuple à ne rien craindre et à ne pas céder aux Lacédémoniens, mais à se tourner vers les Athéniens, à attendre qu’un repentir, qui ne pouvait pas être bien éloigné, leur fît rompre une paix désavantageuse. Lorsque ensuite les Spartiates eurent fait alliance avec les Béotiens, et eurent remis aux Athéniens le fort de Panacte tout démantelé, quoiqu’ils se fussent obligés à le rendre avec toutes ses fortifications, Alcibiade, voyant les Athéniens irrités de ce manque de