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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/365

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XXIX. Après le désastre des Athéniens en Sicile, les habitants de Chio, de Lesbos et de Cyzique députèrent à Sparte pour y faire part du dessein qu’ils avaient de se révolter contre Athènes, si l’on voulait les secourir. Les Béotiens favorisaient ceux de Lesbos, et Pharnabaze sollicitait pour ceux de Cyzique ; mais, à la persuasion d’Alcibiade, les Spartiates se décidèrent à secourir les habitants de Chio avant tous les autres. Il s’embarqua lui-même, et fit soulever presque toute l’Ionie ; il accompagna partout les généraux de Lacédémone, et fit aux Athéniens le plus de mal qu’il put. Le roi Agis, qui lui en voulait déjà pour avoir corrompu sa femme, était encore jaloux de sa gloire, et ne pouvait souffrir d’entendre dire que rien ne faisait et ne réussissait que par Alcibiade. Les plus puissants et les plus ambitieux des Lacédémoniens lui portaient aussi envie ; et leur jalousie fut poussée si loin, qu’à force d’intrigues ils obligèrent les magistrats d’envoyer en Ionie l’ordre de le faire mourir. Alcibiade en fut secrètement averti ; et, sans cesser d’agir pour les intérêts des Spartiates, il évita de tomber entre leurs mains.

XXX. Pour plus de sûreté, il se retira chez Tisapherne, satrape du roi de Perse, et eut bientôt un tel crédit auprès de lui, qu’il devint