Aller au contenu

Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/396

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aucun d’eux n’osa ni l’attendre, ni en venir aux mains avec lui ; ils l’accablèrent de loin sous une grêle de flèches et de traits, et le laissèrent mort sur la place. Quand les Barbares se furent retirés, Timandre enleva son corps, et, l’ayant enveloppé de ses plus belles robes, elle lui fit des funérailles aussi magnifiques que son état le lui permettait. On dit que Timandre eut pour fille Laïs, cette courtisane célèbre qu’on appelait la Corinthienne, mais qui avait été amenée captive d’Hyccara, petite ville de Sicile. Quelques historiens, en convenant de ce que je viens de rapporter sur la mort d’Acibiade, prétendent que, ni Pharnabaze, ni Lysandre, ni les Lacédémoniens, n’y eurent part, et qu’Alcibiade lui-même en fut seul la cause. Il avait séduit une jeune femme d’une maison noble du pays, avec laquelle il vivait ; les frères de cette femme, n’ayant pu supporter cette injure, mirent pendant la nuit le feu à la maison dans laquelle il était, et le tuèrent lorsqu’il se fut élancé, comme je l’ai déjà dit, à travers les flammes.