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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/207

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à coup près de Laverne ; que de cette ouverture il sortit un grand feu, d’où il s’éleva dans les airs une flamme brillante ; et que les devins, en expliquant ce prodige, déclarèrent qu’un vaillant homme, d’une beauté admirable, parvenu à l’autorité souveraine, délivrerait Rome des troubles qui l’agitaient. Il ajoute que cet homme c’était lui-même, parce qu’il avait ce trait de beauté remarquable que ses cheveux étaient blonds comme l’or, et qu’il pouvait, sans rougir, s’attribuer la valeur, après les grands exploits qu’il avait faits.

Mais en voilà assez sur sa confiance en la Divinité. Il était d’ailleurs dans toute sa conduite plein d’inégalités et de contradictions. Prendre beaucoup, donner davantage, combler d’honneurs sans raison, insulter sans motif, faire servilement la cour à ceux dont il avait besoin, traiter durement ceux qui avaient besoin de lui : tel était son caractère ; et l’on ne savait s’il était naturellement plus hautain que flatteur. Il portait cette même inégalité dans ses vengeances ; il condamnait aux plus cruels supplices pour les causes les plus légères, et supportait avec douceur les plus grandes injustices ; il pardonnait facilement des offenses qui semblaient irrémédiables, et punissait les moindres fautes par la mort ou la confiscation des biens.