Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/220

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du promontoire de Malée, et l’Eubée elle-même. Il s’était emparé d’Athènes ; et de là il faisait révolter contre les Romains tous les peuples de la Grèce jusqu’à la Thessalie. Il reçut cependant quelques échecs auprès de Chéronée. Un lieutenant de Sentius, qui commandait dans la Macédoine, nommé Brutius Sura, homme d’une grande hardiesse et d’une prudence consommée, vint au-devant d’Archélaüs, qui, comme un torrent impétueux, s’était débordé dans la Béotie, le défit en trois rencontres près de Chéronée, le chassa de la Grèce, et le força de se borner à tenir la mer avec sa flotte. Mais Lucullus étant venu lui ordonner de céder la place à Sylla, et de lui laisser le commandement de cette guerre, dont un décret du peuple l’avait chargé, Brutius quitta sur-le-champ la Béotie, et se retira auprès de Sentius, quoiqu’il eût réussi dans cette expédition au-delà de toute espérance, et que la Grèce, par l’estime qu’elle faisait de sa valeur, fût très disposée à se tourner du côté des Romains. Ce sont là d’ailleurs les plus grands exploits que Brutius ait faits.

XII. A l’arrivée de Sylla en Grèce, toutes les villes lui envoyèrent des ambassadeurs pour l’appeler dans leurs murs ; Athènes seule, dominée par le tyran Aristion, ayant été forcée de lui résister, Sylla marcha contre elle avec toutes