Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/224

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hommes. Voilà ce qui chassa Marius de Rome et l’y ramena ensuite contre Sylla. Voilà ce qui fit périr Octavius par les mains de Cinna, et Flaccus par celles de Fimbria. Sylla contribua plus qu’aucun autre à ces désordres ; afin de rompre et d’attirer à lui les soldats d’un parti contraire, il faisait aux siens des largesses et des profusions sans bornes. Ainsi, pour acheter la trahison des uns et fournir à l’intempérance des autres, il lui fallut des sommes immenses ; il en eut surtout besoin pour achever le siège d’Athènes.

XIII. Il avait le désir le plus violent de s’en rendre maître et il s’y obstina, soit par la vanité de combattre contre une ancienne réputation dont cette ville ne conservait plus que l’ombre, soit pour se venger des injures et des railleries piquantes, des traits mordants et obscènes que le tyran Aristion lançait tous les jours du haut des murailles contre lui ou contre sa femme Métella, et dont il était vivement offensé. L’âme de cet Aristion était un composé de débauche et de cruauté ; il avait rassemblé en sa personne les maladies et les vices les plus infâmes de Mithridate ; et la ville d’Athènes, après avoir échappé à tant de guerres, à tant de tyrannies et de séditions, se vit réduite par ce tyran, comme par un fléau destructeur,