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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/228

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morts la grâce des vivants. D’après ce qu’il rapporte lui-même dans ses Commentaires, il prit Athènes le jour des calendes de mars, qui tombe précisément à la nouvelle lune de notre mois Antesthérion, jour auquel il se rencontra par hasard qu’on faisait à Athènes plusieurs cérémonies sacrées en mémoire du déluge qui anciennement, et à cette même époque, avait submergé la terre. Quand le tyran vit Athènes. au pouvoir de l’ennemi, il se réfugia dans la citadelle, où Sylla le fit assiéger par Curion. Il s’y défendit longtemps ; mais enfin, manquant d’eau, il se rendit, vaincu par la soif. La main divine parut en cette occasion d’une manière sensible : car, à l’heure même que Curion emmenait le tyran de la citadelle, le ciel, auparavant serein, se couvrit tout à coup de nuages, et versa une pluie si abondante que la citadelle en fut remplie. Sylla ne tarda point à se rendre maître du Pirée ; il brûla la plus grande partie de ses fortifications, en particulier l’arsenal, bâti par l’architecte Philon, et qui était un ouvrage admirable.

XV. Cependant Taxile, un des généraux de Mithridate, étant venu de la Thrace et de la Macédoine, avec une armée de cent mille