Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/50

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au pied de la colline, où ils auraient pu les combattre à avantage égal, sur un terrain uni. Frémissant de colère, ils s'arment avec précipitation, et vont les attaquer sur la hauteur même. Alors Marius envoie ses officiers porter dans tous les rangs l'ordre de s'arrêter, et d'attendre que l'ennemi soit à la portée du trait ; de lancer alors leurs javelots, de mettre ensuite l'épée à la main, et de le pousser vigoureusement en le heurtant de leurs boucliers. Comme on était sur un terrain glissant, il avait prévu que les coups portés par les Barbares n'auraient point de force, et que leur ordonnance ne pourrait se maintenir, parce que leurs corps seraient sur ce terrain inégal, comme sur une mer orageuse, dans une agitation continuelle.

22. Marius, aussi adroit que personne à manier les armes, et supérieur à tous en audace, était le premier à exécuter les ordres qu'il donnait. Les Barbares, arrêtés par les Romains, qu'ils s'efforçaient d'aller joindre sur la hauteur, pressés ensuite vivement, lâchèrent pied, et regagnèrent peu à peu la plaine, où les premiers rangs commençaient à se mettre en bataille sur un terrain uni, lorsque tout à coup on entendit de grands cris partis des derniers rangs, qui étaient dans la confusion et dans le désordre. Marcellus