le feu et l'eau, et qu'il était défendu à tout citoyen de le recevoir chez lui. La plus vile populace s'offrait même pour aller le tuer ; mais tous les bons citoyens ; touchés de l'injustice qu'on lui faisait, coururent en foule chez lui pour le défendre. Métellus ne voulut pas être la cause d'une sédition, et prit le sage parti de sortir de Rome : « Ou les affaires, disait-il, prendront une meilleure tournure, et le peuple se repentira de ce qu'il fait aujourd'hui, alors il me rappellera lui-même ; ou elles resteront dans le même état, et dans ce cas il vaut mieux être éloigné. » Le récit des témoignages de bienveillance et d'estime que Métellus reçut à Rhodes pendant son exil, et de l'application qu'il y donna à la philosophie, trouvera mieux place dans sa vie, que je me propose d'écrire[16].
32. Le service important que Saturninus venait de rendre à Marius imposait à celui-ci la nécessité de souffrir toutes ses violences ; il ne sentait pas que c'était faire à la république une plaie incurable ; que ses lâches complaisances pour ce tribun audacieux l'autorisaient à se frayer par les armes et par les meurtres un chemin à la tyrannie et à la ruine du gouvernement. Conservant donc quelques égards pour les nobles, et voulant toujours se ménager la faveur