Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/88

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en rien laisser sortir de ce qu'on y a une fois porté. Ne pouvant donc le traverser pour se rendre à la mer, il aurait fallu prendre un long circuit, qui les aurait fort retardés. Enfin, un des plus vieux de la troupe se mit à crier qu'il n'y avait point de chemin où il pût être défendu de passer pour sauver Marius ; et lui-même le premier, saisissant quelqu'une des provisions qu'on portait au vaisseau, il prit son chemin à travers le bois. On lui fournit avec le même zèle et la même promptitude tout ce qui lui était nécessaire ; et un certain Béléus lui donna un vaisseau pour faire son voyage. Dans la suite, il fit représenter toute cette histoire en un grand tableau qu'il consacra dans le temple de Marica, d'où il s'était embarqué par un vent favorable.

43. Il fut heureusement porté à l'île d'Énaria, où il trouva Granius et quelques autres amis, avec qui il fit voile vers l'Afrique. Mais l'eau leur ayant manqué, ils furent obligés de relâcher en Sicile, près de la ville d'Éryx. Il y avait là un questeur romain, chargé de garder cette côte, qui pensa se saisir de Marius, et tua seize de ceux qui étaient allés faire de l'eau. Marius s'étant rembarqué précipitamment, traversa la mer, et s'arrêta à l'île de Méninge, où il eut pour première nouvelle