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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/99

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la vapeur l'étouffa. Les corps de ceux à qui l'on avait coupé la tête étaient jetés dans les rues, et foulés aux pieds ; et cette vue, au lieu d'exciter la compassion, glaçait tous les cours d'effroi. Mais rien n'affligeait tant le peuple que la brutalité des Bardiéens, qui, après avoir égorgé les maîtres dans les maisons, déshonoraient les enfants et les femmes, sans qu'on pût réprimer leur avarice et leur cruauté. Enfin, Cinna et Sertorius s'étant réunis, les surprirent pendant qu'ils dormaient dans leur camp, et les massacrèrent tous.

49. Dans cette situation déplorable, tout à coup, par un retour inattendu, on apprit de plusieurs côtés que Sylla, après avoir terminé la guerre contre Mithridate et recouvré les provinces usurpées, revenait à Rome avec une puissante armée. Cette nouvelle fit suspendre pour quelque temps les maux inexprimables que souffrait cette malheureuse ville ; ceux qui en étaient les auteurs se voyaient menacés eux-mêmes d'une guerre prochaine. Marius fut donc nommé consul pour la septième fois ; et lorsqu'il sortit le premier jour de janvier, qui était aussi le commencement de l'année, pour aller prendre possession de sa charge, il fit précipiter Sextus Lucinus de la roche Tarpéienne. Ce prélude de son consulat fut le présage des horreurs