Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/473

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Cette nouvelle proposition fut bien plus du goût de Pexodore que la première ; mais Philippe, instruit de cette intrigue, va, accompagné de Philotas, fils de Parménion, l’un des amis et des confidents de son fils, trouver Alexandre dans son appartement, et lui reproche, dans les termes les plus vifs et les plus amers, de montrer tant de lâcheté, de se rendre indigne des grands biens qui lui sont destinés, en recherchant l’alliance d’un Carien, de l’esclave d’un roi barbare. Il écrivit aux Corinthiens de lui renvoyer Thessalus chargé de chaînes, et bannit de la Macédoine quatre des amis de son fils, Harpalus, Néarque, Phrygius et Ptolémée, qui, rappelés dans la suite par Alexandre, furent comblés d’honneurs.

XIV. Peu de temps après, Pausanias, ayant reçu, à l’instigation d’Attalus et de Cléopâtre, le plus sanglant outrage, sans avoir pu en obtenir justice de Philippe, assassina ce prince. Olympias fut soupçonnée d’avoir eu la plus grande part à ce meurtre et d’y avoir excité ce jeune homme, déjà si irrité contre le roi. Alexandre lui-même ne fut pas à l’abri de tout soupçon ; Pausanias, dit-on, après l’injure qu’il avait reçue, s’en étant plaint à lui, ce jeune prince lui cita ce vers d’Euripide, où Médée dit qu’elle punira

Et l’époux, et l’épouse, et l’auteur de l’hymen.