Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/505

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au secours de leurs camarades ; les Tyriens perdirent courage, et la ville fut emportée ce jour-là même.

XXXV. Il partit de Tyr pour aller assiéger Gaza, capitale de la Syrie. Pendant ce siége, un oiseau, qui volait au-dessus de la tête d’Alexandre, laissa tomber, sur son épaule, une motte de terre ; et, s’étant allé poser sur une des batteries, il se prit dans les réseaux des nerfs qui servaient à faire tourner les cordages. L’interprétation qu’Aristandre donna de ce signe fut vérifiée par l’événement. Alexandre reçut une blessure à l’épaule et prit la ville. Il envoya la plus grande partie du butin à Olympias, à Cléopâtre et à ses amis, en y joignant en particulier, pour Léonidas, cinq cents talents d’encens et cent talents de myrrhe ; c’était par ressouvenir d’un espoir que ce gouverneur lui avait donné dans son enfance. Il vit un jour dans un sacrifice Alexandre prendre de l’encens à pleines mains et le jeter dans le feu : « Alexandre, lui dit-il, quand vous aurez fait la conquête du pays qui porte ces aromates, vous pourrez prodiguer ainsi l’encens :