Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/523

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dessus du reste de son armure : c’était l’ouvrage de l’ancien Hélicon. La ville de Rhodes en avait fait présent à Alexandre pour honorer sa valeur ; et il la portait toujours en combattant. Quand il rangeait ses troupes en bataille, qu’il donnait des ordres ou des avis et qu’il parcourait les rangs, il se servait d’un autre cheval que Bucéphale, qu’il ménageait, parce qu’il était déjà vieux, ne le prenant qu’au moment de combattre. Dès qu’il l’avait monté, il faisait donner le signal de la charge. Ce jour-là, il parla assez longtemps aux Thessaliens et aux autres Grecs, qui tous augmentèrent sa confiance, en lui criant qu’il les menât à l’ennemi. Alors, passant sa javeline à la main gauche, il éleva sa main droite vers le ciel et pria les dieux que s’il était véritablement fils de Jupiter, ils daignassent défendre et fortifier les Grecs. Le devin Aristandre, qui, vêtu de blanc et une couronne d’or sur la tête, marchait à cheval à côté de lui, fit remarquer aux soldats un aigle qui volait au-dessus de la tête du roi, et dont le vol le menait droit à l’ennemi.

XLVII. Cet augure remplit de courage tous ceux qui le virent ; ils s’exhortent, ils s’animent les uns les autres ; la cavalerie court à l’ennemi, et la phalange se déploie dans la plaine comme les vagues d’une mer agitée.