Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/533

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en masque, brûler le palais de ce Xerxès qui brûla la ville d’Athènes, et y mettre moi-même le feu en présence du roi, pour faire dire partout que les femmes qui étaient dans le camp d’Alexandre avaient mieux vengé la Grèce de tant de maux qu’elle avait essuyés de la part des Perses, que tous les généraux qui ont combattu pour elle et sur terre et sur mer. » Ce discours fut accueilli avec des cris et des applaudissements redoublés : tous les courtisans s’excitèrent les uns les autres ; et le roi lui-même, entraîné par leur invitation et par leur exemple, se lève de table avec précipitation, et, la couronne de fleurs sur la tête, une torche à la main, il marche à la tête de tous les convives, qui, en dansant et poussant de grands cris, vont environner le palais. Tous les autres Macédoniens, informés de ce qu’on allait faire, accourent avec des flambeaux, pleins de joie, dans la pensée qu’ils eurent qu’Alexandre avait le projet de retourner, en Macédoine et ne voulait plus rester parmi les Barbares, puisqu’il brûlait et détruisait lui-même le palais de leurs rois. Voilà comment les uns racontent que cet incendie eut lieu ; d’autres disent qu’Alexandre mit le feu à ce palais, de dessein formé ; mais tous conviennent qu’il s’en repentit