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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/536

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honorent ; mais vous les égalez à des rois et vous leur donnez ainsi le moyen de se faire beaucoup de partisans, en vous les ôtant à vous-même. » Comme Olympias lui donnait souvent cet avis dans ses lettres, il ne les communiqua plus à personne : une fois seulement qu’il venait d’en ouvrir une, Éphestion s’approcha et la lut avec lui, comme il avait coutume de faire ; Alexandre ne l’en empêcha point, mais il tira son anneau du doigt et en mit le cachet sur la bouche d’Éphestion. Mazée, qui avait joui de la plus grande faveur auprès de Darius, avait un fils pourvu d’un grand gouvernement ; Alexandre lui en donna un second plus considérable, que ce jeune homme refusa. « Seigneur, lui dit-il, nous n’avions autrefois qu’un Darius, et vous faites aujourd’hui plusieurs Alexandres. » Il fit présent à Parménion de la maison de Bagoas, dans laquelle ce général trouva, dit-on, pour mille talents des meubles de Suse. Il écrivit à Antipater de prendre des gardes, parce qu’on voulait attenter à sa vie. Il combla sa mère des plus riches présents ; mais il ne souffrit jamais qu’elle se mêlât des affaires, ni qu’elle gouvernât. Lorsqu’elle s’en plaignit, il supporta doucement