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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/552

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ordonna de continuer ses liaisons avec Philotas et de venir lui rendre compte de tout ce qu’elle aurait entendu. Philotas, qui ne se doutait pas du piége qu’on lui avait tendu, vivait avec Antigone dans la même intimité, et, par ressentiment ou par vaine gloire, il tenait tous les jours, sur le compte du roi, les propos les plus indiscrets. Alexandre, quoiqu’il eût de fortes délations contre Philotas, attendit cependant encore avec patience sans rien dire, soit par la confiance qu’il avait dans l’attachement de Parménion pour son roi, soit qu’il craignit la réputation et la puissance de l’un et de l’autre.

LXVI. Vers ce même temps, un Macédonien nommé Lymnus, de la ville de Chalestra, forma contre Alexandre une conspiration dans laquelle il voulut faire entrer un jeune homme appelé Nicomachus, qu’il aimait avec passion. Ce jeune homme, s’y étant refusé, fit part de ce complot à son frère Balinus, qui sur-le-champ alla trouver Philotas et le pressa de les introduire auprès d’Alexandre, à qui ils avaient à communiquer des choses importantes, dont il fallait qu’il fût promptement instruit. Philotas, je ne sais pourquoi, car on n’a sur cela rien de certain, refusa de les y conduire, sous prétexte que le roi avait des affaires de la plus grande importance. Un second refus leur rendit Philotas