Page:Plutarque traduit par Jacques Amyot Vol 5.djvu/254

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246 COMPARAISON.

si violent esbranslement , et drcssa un trophee dedans la ville mesme de Sparte a I encontre des Thebains , ayant donne moyen a ses citoyens de vaincre depuis , en ne s estant pas laisse contraindre dc les meiner lors a leur perte et ruine certaine , dont il advim que depuis il feut hault-lou par ceulx qu il avoit ainsy saulvez maulgre eulx. Et a 1 oppositc , Pompeius feut blasme par ceulx mesmes , a 1 appetit ct a la suasion desquels il avoit faict la fauste : toutesfois il y en a qui disent qu il feut de^eu par son beau-pere Scipio , lequel voulant desrobber la plus-part de 1 argent qu il avoit apporte de 1 Asie et le retenir pour soy , le hasta et sollicita de donner la bataille , en luy donnant a entendre qu il n y avoit plus d argent. Mais encores que cela feust vray , si ne debvoit pas un bon capitaine tomberen ceste erreur , ny pour s estre laisse ainsy facilement mescornpter, s exposer au peril de perdre tout. En les mettant doncques ainsy 1 un devaut 1 austre , nous les pouvons mieulx considerer. Au demourant quant a leurs allees en jEgypte , 1 un s y enfuyt par force , 1 austre y alia volontairement avecques peu d honneur pour guaigner de 1 argent a servir des barbares en intention d en faire puis apres la guerre aux Grecs. Et puis ce que nous reprochons aux jfcgyptiens pour le tort qu ils feirent cruellement a Pompeius , cela mesme reprochent les -fligyptiens a Agesilaus pour le maulvais tour qu il leur feit : car 1 un feut desloyaulment oultraige a mort par ceulx a qui il s estoit fie de sa vie : et 1 austre abandonna au besoing ceulx qui s estoyent fiez en luy , et se tourna contre ceulx-mesmes au secours desquels il estoit premierement venu.

Fin de la Comparaison d'Agesilaus avec Pompeius.