Page:Plutarque traduit par Jacques Amyot Vol 5.djvu/259

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exclamation et une rencontre si froide, qu’elle eust peu estre suffisante pour esteindre l’embrasement de ce temple. Car il ne se faust pas ( dict-il ) esmerveiller comme Diane laissa lors brusler son temple, pource qu’elle estoit assez empeschée à entendre, comme sage-femme, à l’enfantement et à la naissance d’Alexandre : mais il est bien vray que tous les prebstres, devins et prophetes qui lors estoyent en Ephese, estimants que cest embrasement du temple estoit certain presage de quelque austre grand inconvenient, s’en coururent comme forcenez par la ville, battants leurs visages, en criant, que ce jour-là il estoit né quelque grand malheur et quelque grande peste pour l’Asie.

Et un peu après que Philippus eut prins la ville de Potidæe, il lui vint trois grandes nouvelles toutes à un coup : l’une que Parmenion avoit deffaict les Esclavons en une grosse bataille : l’austre qu’il avoit guaigné le prix de la course de cheval seul, non attelé avecques d austres, ès jeux Olympicques : et la troisiesme, que sa femme luy avoit faict un fils, qui estoit Alexandre : dequoy estant de luy-mesme bien joyeux, les devins luy augmenterent encores sa joye, en luy promettant que ce fils qui estoit ainsy né, avecques trois victoires toutes ensemble, seroit à l’advenir invincible.

De la forme d’Alexandre et de l’odeur qui sortoit de son corps.Or quant a la forme de toute sa personne, les images faictes de la main de Lysippus sont celles qui la representent le mieulx au naturel. Aussy ne voulut-il point qu’austre imager