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LES TRAVAUX ET LES JOURS

Votre bien est plus sûrement chez vous que dehors.

Il y a du plaisir à prendre de ce qu’on a ; il est dur de n’avoir où prendre ; songez-y bien.

Quand le tonneau s’entame ou qu’il s’achève, tu peux y puiser largement. Ménage-le lorsqu’il est à moitié. Épargner le fond serait une tardive économie.

Si tu payes ton ami, que le prix soit honnête.

Si tu plaisantes avec ton frère, ne le fais pas sans témoin. Trop de confiance, trop de défiance nuisent également.

Garde qu’une femme impudique ne te séduise le cœur par de douces paroles, ne s’introduise dans ta maison. Se fier à la femme, c’est se fier aux voleurs.

N’aie qu’un fils pour soutenir la maison paternelle. C’est ainsi que les maisons prospèrent.

Puisses-tu mourir vieux, laissant après toi un second enfant qui s’élève.

Même à plusieurs, Jupiter donnerait facilement une richesse infinie.

Plus de biens demandent plus de soins, mais produisent davantage.

(Quant à toi, ton cœur est-il possédé du bien d’acquérir, tu n’as qu’une chose à faire, travailler, et encore travailler.)


Au lever des filles d’Atlas, des Pléiades, on doit commencer la moisson ; à leur coucher, le labourage. Quarante nuits et quarante jours elles restent cachées, pour ne reparaître que quand l’année a terminé son cours, et qu’on commence à aiguiser les faucilles.