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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

cuperas de chercher un domestique hors de maison, une servante sans enfants, je te le recommande ; celles qui ont une famille sont trop difficiles à conduire. Tu élèveras un chien à la dent tranchante, sans épargner sur sa nourriture, afin que les dormeurs de jour ne puissent te dérober ton bien.

Enfin, tu rassembleras chez toi de la menue paille et du foin, en quantité suffisante pour faire vivre pendant un an tes bœufs et tes mulets. Après cela, tu pourras laisser reposer les jambes de tes serviteurs, et dételer tes bœufs.

Quand Orion et Sirius seront parvenus au milieu du ciel, que l’Arcture se montrera aux regards de la vermeille aurore, il te faudra, ô Persès, couper et recueillir tes raisins. Laisse-les exposés au soleil pendant dix jours et autant de nuits, garde-les à l’ombre pendant cinq, et, le sixième, renferme dans des urnes le breuvage, présent du joyeux Bacchus. Quand reviendra le coucher des Pléiades, des Hyades, d’Orion, ce sera, souviens-t’en, le temps de reprendre le labourage. Telle doit être pour les travaux rustiques la distribution de l’année.


Peut-être voudras-tu te livrer aussi aux soins périlleux de la navigation ? Lorsque, fuyant devant le redoutable Orion, les Pléiades se précipitent dans le sombre abîme des flots, de tous les points du ciel les vents soufflent avec furie. N’aie jamais, en ce temps, de vaisseaux sur la mer ; c’est alors, je te le répète encore, ne l’oublie pas, qu’il convient de travailler à la terre. Mets ton navire à sec sur le rivage ; assure-le de tous côtés avec des pierres, pour que les vents de