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Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/137

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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

Suis mes conseils, et crains de te faire parmi les hommes un fâcheux renom. La mauvaise renommée est un fardeau, léger à soulever, lourd à porter, difficile à déposer. Jamais la renommée ne périt entièrement, sans cesse entretenue par les discours de la foule : c’est aussi une déesse.


Quant aux jours que nous envoie Jupiter, applique-toi à en connaître les influences, et enseigne-les à tes serviteurs.

Pour inspecter les travaux, pour distribuer les vivres, le jour du mois qui convient le mieux, c’est le trentième, celui où le peuple s’occupe du soin de rendre la justice. Parmi les autres qui nous viennent aussi de Jupiter sont sacrés : le premier, le quatrième, le septième où de Latone naquit Apollon à l’épée d’or, le huitième, le neuvième. Il y a deux jours du mois croissant qui sont particulièrement favorables aux travaux des hommes : le onzième et le douzième ; ils sont bons l’un et l’autre, le premier pour la tonte, le second pour la moisson ; mais des deux le meilleur est le douzième. C’est en ce jour que file, suspendue dans les airs, l’agile araignée à l’heure de la pleine lumière, et que l’insecte prévoyant grossit ses magasins. Qu’en ce jour aussi la femme dresse son métier et se mette à l’ouvrage. Dans la première partie du mois, évite pour semer le treizième jour ; choisis-le de préférence pour planter. Le seizième jour au contraire n’est pas du tout favorable à la reproduction des plantes, il l’est à celle des hommes, des mâles du moins, car pour une fille il est fâcheux de naître ou de se marier en ce jour. Le sixième lui-même est peu